La commune de Portes-lès-Valence occupe un espace de 1443 hectares au sud de l'agglomération valentinoise. Elle est limitée à l'ouest par le Rhône et au sud-est par la Véore. Ailleurs, ses limites sont entièrement artificielles, issues de sa création récente, en 1908.
Notre commune drômoise est située à la limite entre plusieurs types de climats. Pour un même mois de l'année selon que Portes subira l'influence du climat atlantique ou du climat des montagnes, son propre climat sera très différent.
Quatre terrasses alluviales
Le territoire de Portes, qui appartient tout entier à la plaine de Valence, est constitué en totalité, à l'exception d'un étroit affleurement de la molasse miocène à l'Est, de dépôts alluviaux. Le Rhône et l'Isère ont déposé dans la région, qui fut longtemps une zone mouvante de confluence, les matériaux arrachés aux Alpes et fortement remaniés.
Ces alluvions, épaisses de 5 à 40 m, ont été découpées au cours des périodes géologiques récentes en quatre terrasses étagées ou emboitées. Elles constituent autant de gradins s'élevant, de 95 m à 171 m d'altitude, depuis le fleuve vers le levant.
Les terrasses inférieures de la Motte et de Portes ont en commun la proximité du fleuve et la pauvreté de leur sol caillouteux et trop perméable. Le hameau de Portes s'y est installé au moyen âge, profitant du léger abri contre le vent du nord créé par le talus qui sépare les deux gradins. Plus près de nous, ces vastes zones planes sans grande valeur agricole se sont révélées particulièrement propices à l'installation des activités ferroviaires puis industrielles. En revanche, les terrasses supérieures des Lacs et de Bressac, parfaitement insubmersibles, sont recouvertes de loess. Ce fin dépôt superficiel de couleur jaunâtre constitue un des sols les plus fertiles que l'on puisse trouver sur la planète. C'est ici que l'on retrouve les plus anciennes traces d'occupation humaine, depuis les premiers campements préhistoriques jusqu'au village de Fiancey et à l'église Saint-Gervais construite sur un site de villa gallo-romaine. La terrasse de la Houppe, véritable bastion suspendu au-dessus des autres niveaux, a été échancrée par l'érosion en petits vallons qu'empruntent les chemins. A l'est se dressait le château de Bressac, aujourd'hui disparu.
L'histoire et la vie actuelle de Portes-lès-Valence sont indissociables de sa situation sur l'une des routes méridiennes les plus fréquentées du continent européen. Le Rhône, toujours redouté pour ses crues (comme en 1812, 1840, 1856 ou 1893) a été pendant des siècles l'axe principal de circulation, malgré les difficultés de la "remonte".
Aujourd'hui corseté, sinon dompté, il ne joue pas encore, en attendant la future liaison Rhin-Rhône, la fonction économique escomptée. La voie terrestre, tracée dès la préhistoire, aménagée par les Romains, reconstruite au 18e siècle, tient aujourd'hui le premier rôle. La route, longtemps supplantée par la voie ferrée, domine désormais avec l'A 7 qui connaît des flux estivaux étonnants (plus de 60 000 véhicules par jour en été !).
L'agglomération si elle peut apparaître aujourd'hui comme une simple banlieue de Valence, Portes possède pourtant des caractères spécifiques très marqués. Issue d'une modeste commune à vocation entièrement agricole, Fiancey, elle a connu une extraordinaire expansion liée à la présence d'un complexe ferroviaire parmi les plus importants du sud-est de la France. Et plus récemment, elle a réussi avec bonheur sa reconversion en ville industrielle, sans renoncer pour autant, mais en la modernisant, à sa fonction traditionnelle de plaque-tournante pour les transports. Avec plus de 10 000 habitants au recensement de 2007, Portes-lès-Valence se situe au 6e rang des communes drômoises.
Le climat de Portes, comme celui de toute la région valentinoise, est marqué par le vent : la "Bise" ou "Mistral" alterne avec le "Vent" venant du Sud ; les journées et même les heures sans vent sont rares, les vents d'Est son inexistants, les vents d'Ouest peu durables.
Le régime normal, c'est-à-dire le plus stable, est le courant d'air venant du Nord qui relie les zones de haute pression continentale à la dépression méditerranéenne centrée sur le golfe de Gênes ; Sur le continent l'air se refroidit, devient plus dense et la pression barométrique augmente ; sur la Méditerranée, l'air s'échauffe, devient plus léger et la pression barométrique baisse ; Forcément l'air fuit les zones de fortes pressions vers les zones de basses pressions. L'air s'écoule donc, sec et froid, plus rapidement lorsque les deux zones se rapprochent, plus lentement lorsqu'elles s'estompent ; le temps est beau, les lointains sont brumeux. Lorsque survient une "dépression atlantique" qui traverse l'Europe du Sud-Ouest vers le Nord-Est, le courant d'air s'arrête, puis s'inverse. Les masses d'air océanique chargées d'humidité donnent à l'atmosphère une grande transparence : l'air chaud peut comporter beaucoup plus de vapeur d'eau que l'air froid sans former de nuages. Tant que le vent souffle du Sud régulier et tiède, la pluie n'est pas à craindre. Mais dès que cet air si chargé de vapeur d'eau se refroidit, celle-ci se condense en nuages noirs, puis en pluie, parfois en grêle si le refroidissement est très rapide. Puis la dépression s'éloigne et le vent tourne au Nord ; Le beau temps revient. Ainsi la prévision du temps local est assez aisée.
Par contre d'une année à l'autre, le climat est très variable et il n'est pas nécessaire d'invoquer la bombe atomique pour expliquer ce "détraquement" des saisons : les archives de la région montrent que depuis le Moyen-Age reviennent les mêmes plaintes à l'égard des hivers rigoureux ou hors de saison, des étés froids ou des sécheresses prolongées.
Ceci est déjà vrai pour toute l'Europe dont le climat dépend étroitement de ces fantasques "dépressions océaniques" dont l'importance et le rythme échappent encore à toute prévision. Mais cette variabilité s'exagère encore dans notre région située à la limite entre plusieurs types de climats. Pour un même mois de l'année selon que Portes subira l'influence du climat atlantique ou du climat des montagnes, son propre climat sera très différent.
C'est ainsi que Portes doit ses étés chauds et secs, ses grosses pluies d'automne, ses journées d'hiver tiédies par le soleil au climat méditerranéen ; du climat de l'Europe continentale il reçoit sa sécheresse et ses grands vents froids d'hiver comme ses orages d'été, du climat atlantique ses journées brumeuses d'hiver, ses printemps et ses étés pluvieux ; et du climat des montagnes ses brusques variations de température et ses gelées tardives. Au total, c'est un climat assez rude mais sain parce qu'il stimule le fonctionnement du corps humain et qu'il est peu favorable au développement des microbes.
Relevés pluviométriques à Portes-lès-Valence en litre / Mètre carré.
Michel Aubert a commencé ses relevés au premier janvier 2000. Il est tombé 56 l/m2 en décembre sur seulement six jours (2/12 : 12 l/m2 ; 5/12 : 8 l/M2 ; 21/12 : 8 l/M2 ; 22/12 : 16 l/m2 ; 23/12 : 8 l/m2 ; 24/12 : 4 l/m2).
Le total de l’année indique un total de 810 l/m2. Ce qui en fait une année particulièrement pauvre en précipitations. Seule l’année 2007 fut plus sèche avec 668 l/m2, suivie de l’année 2005 avec 777 l/m2. L’année 2010 est donc la troisième en queue du peloton de ces 11 années. Il y eut des années record comme 2002 avec 1415 l/m2 ou 2008 avec 1269 l/m2. La barre des 1000 l/m2 fut dépassée à trois reprises, la troisième étant l’année 2003 avec 1086 l/m2.